La misère d'en face

Paris c'est pas rose tous les jours.

Dans le métro, on y voit de tout.

Il y a ce type qui vend des journaux sur les stations de métro.

Il rentre dans la rame, parle d'une voix difficilement compréhensible.

Il sort son "spitch" apprit par coeur.

Puis son discours change.

Il a fini la partie "obligatoire" et s'adresse enfin aux gens.

Il demande une offre d'emploi quelle qu'elle soit.

Enfin quelqu'un de motivé :)

Puis il propose son adoption.

Il précise qu'il mange moins qu'un doberman.

Ne laisse pas de poils et ne mord pas.

Un monsieur noir avec un chapeau éclate d'un grand rire communicatif.

J'ai un grand sourire sur les lèvres.

Il lui donne 2 euros de très bon coeur.

J'avais pas de monnaie.

Dommage!

Plus tard, je vois une toxicomane.

Elle est agée et les mains boursouflées.

Elle fait peur.

Personne ne la regarde.

Moi non plus.

J'ai honte.

Ensuite un vieux monsieur alcoolique

Les yeux se fuyant respectivement.

Personne non plus pour lui.

Je lui jette un sourire.

Manifestement ce n'est pas ce qu'il attendait.

Même dans la misère personne n'a les mêmes chances.

Le lendemain je recroise le type rigolo.

Il sort son "spitch".

Il s'arrête là.

Je me dis que ça doit être une sale journée pour lui.

J'avais de la monnaie.

Je ne lui donne pas.

Je dois être con.